Thursday, March 31, 2011

J'écoutais la glace et...


On ne s’attend pas qu’un élément aussi figé que la glace puisse nous réserver autant de surprise sonore. L’année dernière, un beau jour où il faisait -14°C, j’avais shooté dans un morceau de neige compactée et j’en étais resté baba devant le son que ce bout de glace rendait. Comme s’il était creux, comme si c’était une mousse de métal qui rendait un tintement très claire qui remplissait tout l’air le temps d’un instant.
Cet après-midi, je suis allé me balader avec une amie au bord de la mer. La bonne surprise était que pour la plus grande partie, le large était libéré des glaces et il s’agit d’une sensation étrangement rassurante de retrouver au printemps la mer libre, parcourue de vague, et un peu d’écume. Mais aujourd’hui, elle n’avait pas encore complètement décidée son camp. Une pellicule de gel de moins d’un centimètre se forme par les nuits sans vent et quand les vagues reprennent, cette couverture parfaites est brisées en autant de plaques qui poussées dans les anses par le vent s’accumulent pour former des lamelles de glace qui se chevauchent et ajoute de la lourdeur à l’eau. Et un bruit étrange. Ces milliers de plaquettes se frottent paresseusement à chaque vague et produisent un bruissement qui semble provenir d’un million d’insectes.
Les surfaces gelées sont aussi riches en musique, un lac fraichement gelé est parcouru à une vitesse phénoménale par des bruits effrayant qui semble vous dire que c’est la fin. C’est pourtant parfaitement normal. Lorsque je skiais sur une glace de 60 centimètres, j’avais l’impression d’entendre des coups de feu dans le lointain. Il s’agissait de la glace qui devait travailler sous l’effet de la dilatation, du vent et des courants.

No comments:

Post a Comment